Le projet de l’association Vert Demain retenu dans le cadre du Budget Participatif 2024 de la Ville de Landerneau, est de planter plusieurs parcelles d’arbres en centre-ville, dites ‘micro-forêts’.

Depuis la nuit de temps l’arbre est notre plus grand allié.
Il nous débarrasse des gaz toxiques pour nous donner en échange de l’oxygène et ce faisant il nous rend l’air respirable. Depuis toujours, Il nous a protégés contre les grandes chaleurs d’été et le froid d’hiver. Il nous donne encore du matériel de construction, de la nourriture, des substances médicinales…
Cette alliance est toujours là, plus que jamais vitale pour nous qui habitons en ville.

Mais une forêt en ville est-ce possible ?
À l’origine, le mot ‘forêt’ signifie ‘domaine, terre de chasse’ réservée au roi et à son entourage. Encore aujourd’hui il s’agit d’une exploitation, un espace planté dans un but spécifique. Mais les forêts primaires qui couvraient l’Europe autrefois ne sont pas comparables avec les plantations monocultures qui sont une pratique habituelle de nos jours. Avec leurs grandes allées géométriques, leur homogénéité, leur silence. On n’entend pas un oiseau chanter ! C’est étrange, on dirait qu’il n’y a pas de vie.
On a quitté ce monde vertical pour en construire un autre - riche, plein de possibilités, certes, mais … inscrit dans la même durée ?
La chaleur nous envahit de plus en plus, la pollution nous asphyxie, le stress d’un monde minéral, fait de béton et d’acier, nous opprime… ah, l’air de la campagne ! La mer ! Ce n’est que le dimanche qu’on en profitera ? Et quel air respireront nos enfants ?
Il est temps qu’on renoue un rapport sain avec cet écosystème séculaire, ce formidable moteur ‘clim’ qui nous désintoxique et qui nous ressource. Nous sommes de l’avis qu’il ne faut pas reléguer tout cela aux professionnels forestiers et à des investissements visant en priorité une rentabilité financière. L’arbre a une place vitale dans la vie urbaine, une place à reprendre avec nos propres mains.
Mais pour favoriser vraiment la biodiversité – c’est-à-dire l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent – est-ce que c’est possible avec un tout petit bout de terre ?
Oui, la forêt que nous proposons, toute petite, plus intensive qu’extensive sera ‘une plantation’, un espace vert en ville parmi les autres, mais avec l’ambition de reproduire les conditions de base d’une véritable forêt.

Selon les critères du professeur Miyawaki, pour définir une forêt ‘authentique’, il faut deux choses essentielles : Variété & Densité
Suivant la méthodologie de ce botaniste innovateur, on peut recréer ces conditions et bénéficier de leurs actions de décarbonation et l’oxygénation (sans compter le réel bien-être qu’on ressent auprès des arbres).
En pratique, (et en très peu d’espace : entre 100 et 300 m2 , c’est l’unité de base) nous plantons des essences très proches l’une de l’autre, des essences adaptées au sol local et assez variées en termes de croissance : arbres de canopée, d’arbrisseaux, d’arbustes – ils sont en compétition pour la lumière, bien sûr - c’est ce qui explique la rapidité de croissance mais … cela ne signifie pas que les arbustes et les arbrisseaux dans cet ensemble seront sacrifiés, destinés à périr, faute de n’avoir pas gagné la lumière, une fois que la canopée se ferme.

Cette idée de simple concurrence à tout prix dans le monde végétal a été mise en question ou, mieux, qualifiée par certains scientifiques pour suggérer l’importance de la coopération entre les espèces, la création de communautés des vivants ou des guildes. La Condition par excellence de la biodiversité pour s’épanouir dans un écosystème est l’Interdépendance : les arbres sont des êtres sociaux’.(cf. Francis Hallé)
On va privilégier des arbres dont le houppier est moins ‘totalisant’ – pas de hêtre ou des chênes mais plutôt des aulnes, des tilleuls, des frênes… 

La ville a besoin de ces ‘îlots de fraîcheur’. Elle a besoin d’un système naturel et pérenne qui capte le gaz carbonique et purifie l’air
Elle a besoin - nous en avons besoin ! - d’un tel signe d’espoir pour réaliser, avec nos propres efforts, qu’on peut changer la donne. Alors, dans la ville de tous les bruits, prêtons l’oreille aux arbres et à leurs habitants – c’est le petit bruit d’un lendemain qui chante !

Depuis 1971, Akira Miyawaki a planté plus de 1300 micro-forêts, soit plus de 40 millions d’arbres dans 15 pays différents.
Le taux de croissance de ces micro-forêts est 10 fois supérieur aux plantations conventionnelles.
L’équipe Miyawaki affirment qu’elles possèdent un captage de CO2 de l’ordre de 30 fois supérieur à celui d’une forêt classique. L’essentiel est qu’un organisme en forte croissance est avide de nourriture : pour un arbre, c’est H2O et CO2